Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Mt 25)

Soeur Elisabeth m'a envoyé au pied-levé chercher deux enfants dans la campagne d'Hébron, avec Scandar, l'assistant social. 
A la crèche, seuls les soeurs et les volontaires étrangers peuvent conduire sur les routes des territoires occupés, avec notre petite Ford immatriculée en Israël.
Sur la route, Scandar m'explique leur histoire;
"Le père divorce de la mère pour en épouser une nouvelle. La mère honteuse retourne vivre dans la maison familiale qui renvoie les enfants à la responsabilité du père. Le père se consacre à sa nouvelle famille, et néglige la première. En dehors des "grossesses illégales", c'est 99% des cas des enfants que l'on accueille à la Crèche".
Nous avons demandé 20 fois notre chemin pour trouver le village puis, avons fini par embarquer une petite vieille qui nous a mené jusqu'à la maison.
La maison était en fait un garage, où vivait cette famille recomposée. Un gros bébé blond, né de ce second mariage nous a été présenté avec fierté, et sur le pas de la porte, nous sommes allés à la rencontre de Nahjess et Mohamed. 
Deux petits visages prostrés par une longue négligence apparemment physique et affective. 
En chemin, Scandar comprend de la faible voix du grand frère, qu'ils n'ont pas eu de repas depuis au moins 24h, et Maha les a douchés 3 fois pour les décrasser. 

A la Crèche, les enfants, pour beaucoup avec les mêmes histoires brisées, les ont accueillis avec leurs grands rires et depuis, les prennent chaque jour par la main pour les guider vers les toboggans ou la salle à manger.  








Premiers rires à la Crèche... comme on assiste au lever du jour....


En rentrant d'Hébron, une petite fille était arrivée aussi chez "nos" nouveaux-nés. Née d'une mère légèrement déficiente, agressée sexuellement par son frère, elle était évidemment repartie le matin même après avoir donné cette vie... Que nous avons appelée Amira, "reine" en arabe...

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Bethléem commence sérieusement à s'enguirlander mais je vous promets, Jésus n'attend pas nos 24 décembre dorés, l'Amour naît dans nos misérables étables à chaque instant...